Rédaction motion agriculture

Vous trouverez ci-dessous un résumé des débats qui ont eu lieu sur les OGM et le glyphosate, sous forme de motion. Tout un tas de questions n’ont pas été tranchées. Je pense cependant qu’il est possible de proposer une direction plus précise de ce que nous attendons de l’agriculture de demain.

Cette motion est complémentaire de certains points de programme, et contradictoires avec d’autres. Par exemple, elle ne se positionne pas dans l’optique d’une agriculture paysanne, et laisse la place à une agriculture industrielle. Pour autant, elle s’inscrit dans l’optique de libéralisation du marché des semences et des brevets.

Titre de la motion : Pour une agriculture de conservation

Exposé des motifs :
Le Parti Pirate possède un programme agricole européen. Cependant, ce dernier ne répond pas directement à des questions qui ont une importance certaine au sein du débat français, à savoir, la question des OGM (Organismes Génétiquement Modifiés) et du glyphosate. La présente motion entend donner une direction agricole pour le Parti Pirate qui intègre ces questions de société au vu des données techniques et scientifiques disponibles.

Contenu de la motion :
Le Parti Pirate préconise une transformation massive de l’agriculture vers un modèle dit d’agriculture de conservation des sols et des écosystèmes. Ces points sont des aspects primordiaux au vu des défis climatiques et agricoles qui s’annoncent. La question de la préservation des sols et leur rôle sur le climat a fait l’objet d’importantes discussions dans le rapport du GIEC (Groupe Intergouvernemental d’Experts sur l’Évolution du Climat) d’août 2019.

L’agriculture de conservation s’appuie sur 3 pilier.s : la fin du travail du sol (vers le semi direct), la couverture permanente des sols et l’allongement et la diversification des rotations des cultures (grâce aux Culture Intermédiaires Mutli-services, les CIMS).

L’intérêt de cette orientation agricole tient principalement au fait qu’elle propose des méthodes d’exploitation qui sont protectrices de l’environnement. La littérature permet d’établir les apports de ce type d’agriculture. Cette dernière :

  • favorise une bonne structuration du sol : la réduction du travail du sol favorise la diversification des espèces de bactéries, champignons et animaux présents dans le sol
Sources

EFESE EA page 381 dernier §


  • favorise l’infiltration de l’eau dans le sol
Sources

EFESE EA page 381 dernier §
Synthèse glyposate INRA : page 51, § 3-6-1


  • permet de lutter contre l’érosion via la meilleure structuration du sol et la présence permanente d’un couvert [plante vivante] ou d’un mulch [résidus de plante, couvrant le sol]
Sources

EFESE EA :
page 381 dernier § : via la meilleure structuration du sol
page 350 § 4 : via la présence d’un couvert/mulch
Synthèse glyposate INRA : page 51, § 3-6-1
Etude 4 pour 1000 : p58


  • permet l’usage de couverts intermédiaires [des plantes qu’on met pour le sol entre deux plantes de vente ou de rente], permet d’augmenter la séquestration de carbone dans les sols, ce qui permet de contribuer à l’atténuation du changement climatique
Sources

Etude 4 pour 1000 : page 39 : le passage au semis direct ne permet pas de stocker plus de carbone dans le sol, ça modifie juste sa répartition (pas de travail du sol = pas de mélange = pas de “dilution du carbone” MAIS l’introduction de couverts intermédiaires permet une augmentation de la séquestration de carbone (en plus d’autres effets positifs tels que l’albédo)
Synthèse glyposate INRA : page 51, § 3-6-1

  • permet d’utiliser une large gamme de couverts intermédiaires avec pleins d’effets bénéfiques, par exemple : occuper le sol pour limiter la pousse d’adventices [espèces non désirées ~ mauvaises herbes, par exemple : repousses de céréales], de piéger les nitrates [CIPAN/ crucifères, famille de la moutarde, du colza], de fixer de l’azote pour la culture suivante [légumineuses par ex. féverole] etc.

  • permet de mettre un couvert intermédiaire permet d’éclaircir la surface du sol [effet albédo] et de diminuer la température de surface par rapport à un sol nu, jouant ainsi sur le rayonnement infra-rouge thermique émis par la surface

Sources

travaux du CESBIO par ex. E. Ceschia et collègues.
Etude 4 pour 1000 :
page 39 Introduction de couverts : “A l’effet positif attendu par le stockage additionnel de C s’ajoute un effet favorable sur le climat via des effets biogéophysiques, tels que la modification de l’albédo.”
page 62 : "Remplacer un sol nu par une CI modifie deux paramètres du bilan radiatif des parcelles (rayonnement net): l’albédo (α, fraction du rayonnement solaire réfléchi par la surface) et le rayonnement infra-rouge thermique émis par la surface (qui dépend de la température de surface). "


  • permet de favoriser la biodiversité du sol, par l’exemple les vers de terre
Sources

Synthèse glyposate INRA : page 51, § 3-6-1
Etude 4 pour 1000 : p58


  • permet la réduction du temps de travail
Sources

Dico d’Agroécologie : Agriculture de conservation


  • permet, par le non-travail du sol du sol, de faire des économies de carburant par rapport à un travail même minimal du sol.
Sources

Synthèse glyposate INRA : page 52 : alors que 0.9 chevaux/ha suffisent aux pratiques de semis direct [= pas de travail du sol du tout], une fourchette de 2 à 2,5 chevaux/ha semble la norme pour ceux qui pratiquent les Techniques Culturales Simplifiées [= un travail superficiel du sol]. Commentaire : on peut logiquement conclure que plus le travail du sol est important, plus l’énergie nécessaire (et donc la conso de carburant) est importante.
Etude 4 pour 1000 : p58 : diminution de la conso de carburant en non-labour de 50 à 84% (selon les conditions du labour)

L’autre intérêt de cette orientation agricole tient au fait qu’elle laisse le champ ouvert à une position raisonnable sur les OGM et le glyphosate. Ces 2 points sont abordés ci-dessous.

  • OGM et brevet sur le vivant
    Le terme OGM renvoies ici uniquement aux produits, espèces, variétés, végétales, issus de méthodes de génie génétique.
    Le développement et l’utilisation d’OGM ne sont pas contradictoires avec la mise en place de pratiques dites d’agriculture de conservation. Le Parti Pirate se positionne pour une recherche et développement utilisant les méthodes du génie génétique. Cependant, le Parti Pirate réaffirme son attachement à la « non brevetabilité du vivant » et se positionne pour l’interdiction du développement et de la commercialisation de tout OGM agricole qui ferait l’objet d’un brevet.
    Il s’agira également dans le futur, de repenser l’utilisation des OGM comme réponses à des problèmes qu’ils soient nutritionnel (cas du riz doré), ou de contrôle des ravageurs (cas de la pyrale du maïs). En effet, l’agriculture de conservation propose des méthodes de gestion agraires qui répondent aux problèmes que les OGM proposent de résoudre (diversification des cultures, augmentation du potentiel agronomique des sols, gestion des ravageurs).

  • Glyphosate et biocides
    Le glyphosate se retrouve parfois au centre de l’agriculture de conservation. Il s’agit d’une bonne alternative au labour. Cette alternative a le mérite de détruire complètement les plantes d’une parcelle pour enchaîner par la suite avec un semis.
    Quand bien même cet outil est d’une utilité certaine, l’agriculture de conservation propose des moyens de limiter grandement son utilisation, en assurant une couverture permanente des sols. Ainsi, les cultures limitent le développement des adventices et permettent d’accueillir des cultures suivantes.
    À cela, il faut ajouter que toute utilisation de biocide, même ceux sensés extrêmement bien cibler les plantes, peuvent avoir des effets inattendues chez d’autres espèces. Deux méta-analyses rendent compte d’effets du glyphosate sur des populations de rongeurs et d’espèces animales variées.

Cette motion ouvre le champ à un plan de financement de cette transition qui devra prendre en compte les modalités de restrictions d’utilisation des biocides, la formation initiale et continue des agriculteurs à des itinéraires techniques protecteurs des sols, l’investissement dans du matériel indispensable à cette nouvelle agriculture (semoirs).

Elle permettra également de penser, dans le futur à un repositionnement de l’agriculteur dans notre société, au vu de sa mission centrale, pour la subsistance des citoyens comme de l’environnement. Un plan d’investissement pour une transition de la sorte pourra s’appuyer sur une garantie de revenu, qui passerait entre autre, par un revenu de base.

Sources :
Débat OGM : C'est l'heure des OGM
Débat glyphosate : C'est l'heure du glyphosate
Définiton agriculture de conservation : http://www.fao.org/conservation-agriculture/fr/
Rapport du GIEC : https://www.ipcc.ch/srccl-report-download-page/?fbclid=IwAR0BduRqe8vNqHamgkljYlvKgf4b-Fheti7rkLNMRV9M5dkrzWgKPo2a5e4
Glyphosate et rongeurs : https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S1382668917302041
Glyphosate et espèces animales variées : https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S0045653515303763

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Bjour,

j’ai lu en biais mais ça me semble pas mal :+1:

J’ai fait beaucoup de remarques et de commentaires, parce que j’ai voulu être exhaustive, mais on pourra en rediscuter sur un vocal si tu veux, pour que les gens (toi inclus) ne soient pas obligés de lire mon pavé.

Pour ceux que ça rebuterait pas (déja, bravo, moi j’aurais fui), c’est organisé avec une citation du message original puis en dessous le commentaire (sur la partie en gras).

Sur pas mal de points au final, ce sont des questions ouvertes, sur des questions qui ne sont pas techniques, mais plutôt des questions de société, de politiques publiques. Nous devons être vigilants pour ne pas dire de choses erronées, mais, comme @Bibo l’a indiqué, cette motion pourra être suivie de d’autres motions, sur des points spécifiques, nécessitant à eux tous seuls un débat :slight_smile:

P.S. : je vais me relire en détail ce week-end, et il pourra donc y avoir quelques modifs, mais j’essaierai de penser à les indiquer par un EDIT : [ … ]

Merci beaucoup @Bibo pour le gros travail de synthèse des débats (surtout qu’on est parfois un peu partis dans tous les sens ^^’)

Pour l’effet sur les capacités de stockage en eau, c’est loin d’être aussi évident. [EFESE EA page 391] En France, on semble aller vers une augmentation de la capacité de stockage, mais ça laisse plein de questions en suspens, notamment, combien ? dans quelles situations ? Est-ce que c’est à des périodes « intéressantes » ou pas ? Est-ce que la plus grande quantité d’eau stockée n’est pas contrebalancée par l’introduction des cultures intermédiaires (ce sont des plantes, ça consomme de l’eau) ? etc. : c’est un front de science ;p

Sur le volet stockage de carbone, je regarde, et j’essaie de te trouver des sources pour « bétonner » le truc (c’est un truc que je devrai faire dans tous les cas, mais je ne saurai pas te dire dans quel délai ^^’ J’irai jeter un coup d’oeil au projet 4/1000 et à EFESE EA + ce doc issu d’EFESE sur la séquestration de C par les écosystèmes agricoles)

les 3 piliers de l’agriculture de conservation : source possible : FAO, n’hésitez pas à aller jeter un oeil, la page d’accueil est bien faite ;p

L’agroforesterie (association arbres et cultures) ne rentre pas dans l’agriculture de conservation. C’est super intéressant sur plein d’autres aspects, mais ça n’en fait pas partie d’un point de vue définition.

Consensus : le terme me semble (trop) fort (les détracteurs pointent notamment la dépendance aux herbicides)

En France, les cultures d’OGM sont actuellement interdites, donc y compris en agriculture de conservation. Des différences majeures existent entre l’agriculture de conservation « à la française » et l’agriculture de conservation « à la sud-américaine », avec OGM résistant au glypho et glypho. En tout cas, OGM et agriculture de conservation ne sont pas contradictoires, c’est même le modèle majoritaire à l’échelle mondiale.

La non-brevetabilité du vivant, ça n’est que du moral ? J’ai toujours peur avec les arguments qui parlent de morale, parce que la morale, ça diffère selon les gens (et du coup, c’est « simple » à rejeter). En plus, je crois que lors des discussions, ça n’était pas que des arguments « moraux » mais aussi des arguments économiques, de dynamisme de la recherche etc. non ? (c’est une question ouverte, plus sur l’usage du terme « moral », si ça reste, je m’en remettrai ;p)

Qu’est ce que tu veux dire ? OGM et biocontrole, ça me semble opposé (d’un point de vue définition, sinon, d’un point de vue pratiques, pourquoi pas, sur deux organismes pathogènes différents par exemple). Le biocontrole

Le ministère de l’agriculture définit le biocontrole comme :

Autre source : dossier biocontrole de l’INRA

Ahah, malheureusement, si :s
Par exemple (et de façon non exhaustive) : est-ce que les variétés actuelles, sélectionnées en conditions non limitantes et avec travail du sol sont les plus adaptées à l’agriculture de conservation ? (la même question se pose d’ailleurs pour les cultures associées) Quels sont les couverts les plus adaptés ? Sachant que ça varie en fonction des régions, des sols, de la culture précédente, de la culture suivante, des obligations légales (dans certaines zones, c’est obligatoire) + des objectifs de l’agri et du cout des semences (possibilité ou non de semence fermière = récupérer ses graines et si pas possible, du prix d’achat et de la facilité à se les procurer).
Est-ce que l’agriculture de conservation permet un gain dans tous les types de sols ou pas ? Dans toutes les régions ou pas ? etc.

Pour moi, l’échec se quantifie par rapport à des objectifs et donc dans l’absolu dépend des objectifs que s’était fixé l’agriculteur. Sinon, simple : rendement de merde (de merde : à comparer avec le rendement constaté pour la même année et la même culture dans la zone géographie, si possible sur le meme type de sol).

Pour l’agriculture de conservation, on a beaucoup besoin du développement : tous les conseillers ne connaissent pas les pratiques de conservation. Le manque d’accompagnement technique est l’un des critères d’échecs, pas le seul. Je pourrai chercher s’il y a des documents sur les facteurs de succès / d’échec (mais c’est un peu à côté de ce que je fais au taf, je ne suis donc pas sure de trouver).

Pour l’agriculture de conservation à la française, qui a quand même un petit problème de dépendance au glyphosate, ça pourrait être dangereux d’introduire des cultures résistantes au glyposate, si la résistance se transmet, tu perds un levier important, mais il y a probablement des études en amérique du sud qui documentent ce point (si je tombe dessus, je posterai).

Je mettrai : d’une alternative possible (si tu mets « meilleure », je suis tatillone, je vais demander « meilleure pour quoi ? » ;p) Comme c’est un sujet chaud, je pense qu’il faut qu’on soit vigilants sur chaque mot.

j’enlèverai le « totale », selon la définition de la FAO, c’est au moins 30% de la surface, avec un couvert vivant ou un mulch (= des résidus de plantes = des plantes mortes)

On peut faire des semis sous couvert avec ou sans agriculture de conservation. Actuellement et à ma connaissance, les agris en agriculture de conservation en France (au moins dans le Sud Ouest) sont encore dépendants du glypho pour détruire certains couverts avant le semis (mais dans ce cas, ça n’est pas un semis sous couvert, sinon, ils ne chercheraient pas à détruire le couvert, puisqu’il sèmeraient dedans).

Les cultures sous couvert / en dérobé, c’est passionnant aussi : un projet vient d’être lancé, c’est 3 cultures en 2 ans, et, comme son nom l’indique, l’objectif est de faire 3 cultures en deux ans. Il y a ce diapo, mais pour le moment, je n’ai pas trouvé autre chose, mais de mémoire, ils avaient de jolis schémas (je cherche)

Les « emmerdes » ne sont pas ques question de la dose, mais aussi de la fréquence d’application (et pour les hormones, une dose différente peut avoir des effets différents, un exemple pour illustrer ça, c’est l’auxine en fonction de la dose et du tissu cible, l’effet est différent, la dose a donc un effet, mais c’est différent de « plus y’en a plus ça pousse », c’est plutôt « selon combien y’en a, ça fait des trucs différents »)

Je pense en effet qu’il faudrait développer. Il faudrait que ces restrictions, sur le glyphosate notamment, permettent de distinguer la situation où le mec ne tolère pas la moindre mauvaise herbe et passe un coup de glypho parce que ça coute 3 fois rien (dans mes campagnes, on me parle de moins de 5€/ha) de la situation où le glyphosate est utilisé comme herbicide total en réponse à une impasse technique (pas de possibilité de labourer car situation où le labour est défavorable et culture(s) ne pouvant pas être détruites mécaniquement ou par le gel).

On peut imaginer augmenter le prix (mais c’est compliqué de toucher au milieu agricole, en cours, on nous avait dit que les agris c’est 2 à 3 % de la population française, mais 20 % des maires : ils ont un fort poids électoral) et dans ce cas, il ne faudrait pas le faire que pour le glypho, mais pour l’ensemble des pesticides, car c’est la société qui assume le cout sur la santé et sur l’environnement des pesticide, et cela n’est pas pris en compte dans le prix (en langage barbare : internaliser les externalités négatives), mais là encore, je ne me prononce pas sur l’acceptabilité d’une telle mesure (c’est un débat beaucoup plus large que le simple aspect technique).

Je crois qu’actuellement, ils déclarent la Surface Agricole Utile (SAU = la surface qu’ils peuvent effectivement cultiver = en retirant les chemins, les haies, les bois etc.) et qu’il y a un controle entre la quantité de glypho utilisée et la SAU (info à vérifier : mon truc, c’est l’agronomie, pas les aspects règlementaires :s)

On peut aussi imaginer la création d’une prime pour l’agriculture de conservation (il existe par exemple une primeà l’herbe, pour encourager le paturage, des primes pour les Mesures Agro-Environnementales, le maintient de haies etc., alors pourquoi pas une prime pour l’agriculture de conservation ?). Aujourd’hui, il est un peu tôt, mais demain, on pourra vérifier l’efficacité des pratiques grace à la télédétection = controler, grace aux photos des satellites la façon dont ça pousse sur la parcelle (sentinel 2A et sentinel 2B par ex. qui fournissent une image tous les 10 j chacun, soit à eux deux, une image tous les 5 j s’il n’y a pas de nuages).

Ce sont des pistes d’idées, mais ce point précis mériterait à lui tout seul une discussion :slight_smile:

Je ne comprends pas ce que tu veux dire : l’agriculture de conservation (contrairement au cahier des charges de l’Agriculture Bioogique) ne met pas de contraintes sur les sources d’azote. D’ailleurs, pour être précis, il y a une définition de l’Agriculture de Conservation, mais pas de cahier des charges et de certification (contrairement à l’agriculture biologique) : ça peut être également un levier : définir un cahier des charges et imposer une certification « AC » pour bénéficier d’aides spécifiques « AC » (sur le modèle de l’AB par exemple).

Remplace « compost » par « apports organiques » : il n’y a pas que le compost (par exemple : fumier, lisier, guano, boues de station d’épuration = produits résiduaires organiques, digestat de méthaniseur etc.)

Seules les légumineuses ont la capacité de fixer l’azote atmosphériques, pour les autres plantes, elles n’apportent pas d’azote. Elles peuvent restituer de l’azote, si on les détruits et qu’on les laisse sur la parcelle (c’est pour ça que les couverts ne sont pas exportés hors de la parcelle, l’idée derrière c’est un peu « une culture pour l’agri, une culture pour la parcelle »). L’exemple qu’on me cite souvent, c’est le livret A : il a un taux de 0.75 % : c’est faible. Quand tu laisses tes résisdus de couvert sur la parcelle, tu mets de l’argent sur ton livret A : si on veut que ça rapporte, il faut du temps.

Avec l’azote, c’est pareil, parce que l’azote des plantes, avant d’être disponible pour la plante suivante, doit passer de la forme organique à la forme minérale, en étant « digéré » par la faune du sol (ça demande du temps). Les formes organiques sont stables. Les formes minérales (dont font parties les nitrates) sont solubles dans l’eau : ça les rend absorbables par les racines, mais aussi, s’il pleut, ça part avec l’eau dans les fossés, les rivières (et à la fin, la nappe).

Les micro-organismes se nourrissent des résidus de cultures, qui contiennent du carbone et de l’azote. Plus il y a de carbone, plus c’est compliqué à dégrader. On parle de « C/N » (dire « C sur N ») : en fonction de ce ratio, c’est plus ou moins bien dégradé. Si le C sur N est trop élevé pour les microorganismes, ça veut dire que si on met de l’azote, ça va booster la dégradation (on va augmenter la quantité de N au dénominateur, ça va baisser le ratio et on va retomber dans la gamme de C/N correspondant au menu favori des petites bêtes).

L’objectif c’est donc d’avoir des cycles du carbone et de l’azote qui tournent mieux, avec un sol vivant, plutôt que de devoir sans cesse injecter des intrants. (Cette partie là, je pense qu’il faudra que je la reprenne dans le week-end, je sens que vu l’heure, c’est bof clair.)

Cette motion ouvre le champ à plein plein de choses, passionnantes :slight_smile:

Formation des agriculteurs et de l’ensemble de la profession, voire du secteur. Par exemple, je n’en ai jamais entendu parler lors de mes études, et pourtant, j’étais à l’école entre 2010 et 2015 : c’est pas si vieux, ça pourrait être intéressant d’en parler dans les formations, des plus courtes aux plus longues. Comme dit plus haut, les agris qui veulent se lancer sont souvent seuls (de moins en moins) : ils ne trouvent pas forcément le conseil adapté près de chez eux, c’est à eux de contacter d’autres agris pionniers dans le domaine, de se renseigner, de prendre tous les risques.

Si on veut boucler avec d’autres points du programme : le revenu de base pourrait garantir aux agris les ressources nécessaires à leur subsistance et donc leur permettre de prendre le risque financier de tester des trucs, en ayant le droit à l’erreur (on en a un peu discuté avec @Farlistener et @Macavity sur Discord)

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Un message a été intégré dans un sujet existant : C’est l’heure des OGM

1ère partie de MAJ de la motion avec suppression des points qui posaient question.
Il me reste à reformuler sur certains aspects, à faire des liens entre les parties, à justifier de l’intérêt de l’approche.

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2ème partie de la MAJ. Ajout d’un paragraphe de transition qui explique le lien avec les OGM/glphyo. Ajout de la définition d’un OGM dans la motion. Ajout de la définition des sigles. Les sources ont été rassemblées en fin de motion. Un paragraphe de conclusion qui fait le lien avec d’autres point du programme a été ajouté.

J’ai regardé le programme, et il me semble que cette motion entre en contradiction avec 2 motions déjà présentes :

  • https://wiki.partipirate.org/Transition_pour_une_agriculture_biologique
    Si on s’oriente vers la promotion d’une agriculture de conservation, qui autorise l’utilisation de certains biocides interdit en agri bio, alors ça fait bizarre de dire du même coup qu’on priorise les gens qui font du bio.
  • https://wiki.partipirate.org/Pour_le_developpement_d_une_agriculture_Paysanne_vivriere
    Cette motion parle de beaucoup de chose, dont l’agro-écologie et l’agriculture paysanne, idées moins bien définis et qui peuvent s’éloigner de l’agriculture de conservation. Cette motion semble aussi dire que seul le Parti Pirate Pays de Loire soutient le texte, non seulement ça n’existe plus, mais ça n’a pas de sens que ce soit présent au niveau national. Enfin des éléments entrent en contradiction avec la motion sur l’agriculture notamment la partie :

Ce besoin de définir des critères d’inclusion et d’exclusion de certaines pratiques (OGM, herbicides au glyphosate, insecticides au néonicotinoïde) est également urgent pour l’initiative « 4 pour 1000 : les sols pour la sécurité alimentaire et le climat », lancée par la France lors de la COP21 et inscrite à l’agenda des solutions. Plus largement, l’agro-écologie paysanne doit être une priorité de la stratégie sécurité alimentaire de la France et des politiques et initiatives de développement qu’elle soutient financièrement, notamment via l’Agence Française de Développement.

Non seulement la position sur OGM, herbicide au glypho n’est pas compatible avec cette motion, mais elle fixe une priorité stratégique en parlant d’agro-écologie, quand cette motion fixe une priorité pour l’agriculture de conservation.

Donc je pensais inclure la suppression de ses points associés à cette motion, seems good ?

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seems legit.

En plus, et je tiens à vous dire merci, au moins les motions qui sont en train d’être votées sont expliquées.

En effet, l’agriculture de conservation est plus rigoureusement définie que l’agriculture paysanne. Je soutiens donc ces suppressions pour laisser la place à des motions axées sur l’agriculture de conservation.

Par contre, ça me semble pas forcément contradictoire de laisser agri bio d’une part et agri de conservation d’autre part : ça peut vouloir dire qu’on a conscience qu’un modèle unique n’est pas souhaitable (moins lisible mais plus de nuances)

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Hm, donc je la nomme dans le même style ? « Transition pour une agriculture de conservation » ?

Pas forcément, les deux systèmes peuvent co exister, donc j’aime bien “pour une agriculture de conservation”, c’est juste pas contradictoire avec “pour une agriculture bio” (on peut imaginer faire de l’agriculture de conservation sur une parcelle et de l’agriculture bio sur une autre)

Tout ça pour dire qu’avoir agri bio en parallèle ne me choque pas (au contraire !)

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Ah alors je viens de relire la motion agriculture biologique : pour moi elle porte mal son nom elle devrait plutôt s’appeller “accès au foncier agricole”

Et du coup, je suis d’accord avec toi

(internet mobile toussa toussa je galérais à accéder au texte de la motion)

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Bonsoir,

je viens ici poser des questions afin d’éclaircir ma lanterne :

  • l’agriculture de conservation des sols rentre bien dans le concept plus vaste d’agroécologie ?

Si j’ai bien compris il s’agit d’une technique d’exploitation, qui correspond aux critères de l’agroécologie comme d’autres (la certification agriculture haute valeur environnementale, l’agriculture durable, l’agriculture biologique,…)

  • Si oui Alors pourquoi être sélectif dans le titre de la motion et ne promouvoir que celle ci ?

est ce parce qu’il y a d’autres types d’agricultures plus très douteuses dans le concept global d’agroécologie comme la biodynamie ?
est ce parce qu’elle est plus viable qu’une autre comme la permaculture ou l’agriculture de précision ? existe t’il des éléments expliquant ce choix ?

  • Cela ne risque t’il pas de fermer des portes plus que d’en ouvrir ?

je trouve la motion bien et équilibré, mais ne pourrait on pas réfléchir a un positionnement plus global qui ne mettrait pas en concurrence les différentes agricultures répondant aux critères agroécologie ?

Comme par exemple avec un positionnement maitre (que je simplifie ici) : le PP est ok avec l’agroécologie
et plusieurs motions (comme celles ci) sur les différents types d’agriculture que nous acceptons de supporter.

  • Et enfin, ne pourrait on pas encourager un cahier des charges plus encadrant pour l’agriculture de conservations des sols ?

si je prends cette définition ici , on observe dans le dernier paragraphe ceci :

…Les systèmes rencontrés en agriculture de conservation sont très variés puisque le choix des pratiques se fait en fonction des caractéristiques de la situation de production (pédoclimat, contexte socio-technique, …). De plus, les principes sont souvent appliqués partiellement, correspondant la plupart du temps à des étapes de transition, ce qui augmente cette diversité…

Une diversité et une variabilité dans l’application des principes de conservation des sols, ce qui est aussi énnoncé par @Mjiz dans le débat me semble t’il sur les différences entre l’agroécologie à la française et celle d’amérique latine. Ce qui manifeste pour moi un manque de cadre.

Alors je n’ai pas d’expérience en agriculture en dehors de ce que je lis, je trouve la motion très bien. ces questions sont simplement mes craintes (doutes) et elles auraient été à peu près les mêmes si elle s’appelait “pour une agriculture biologique” et occultait les alternatives (en laissant tomber les rituels sacrificiels et la magie)

merci de vos réponses

Malheureusement non, l’agroecologie, à ma connaissance, ne préconise pas l’arrêt du travail des sols. C’est plus une philosophie qu’une suite de préconisations avec des buts mesurables précis. C’est très liés aux mouvements de retour à une agriculture « paysanne » (défendu par la confédération paysanne, plutôt orienté gauche, longtemps PS) en opposition à une agriculture « industrielle » (terme que je trouve inadapté mais qui évoque l’idée d’une agriculture boostée au pétrole et biocides). On en retrouve des aspects dans le lien que tu as fournis.

Or, à mon avis, nous n’avons pas besoin de nous battre ou de promouvoir un retour à des structures agricole dites paysannes, c’est à dire plutôt d’un niveau d’une ferme familiale. On peut faire des trucs très bien, qui respecte les sols, la biodiversité, tout en produisant à grande échelle pour répondre à la nécessité française. Les 2 ne sont pas contradictoires a priori (mais ça peut se débattre).

Toutes ces catégories d’agricultures n’amènent pas à des certifications. À ma connaissance il n’y a pas de certification agriculture de conservation, ni de certification agriculture agro-ecologique.

De mon point de vue, la question de la protection des sols doit prendre le pas sur toute considération plus « politique » comme le débat s’est présenté durant les 40 dernières années : est-ce qu’on doit utiliser des intrants ou pas, est-ce qu’on doit laisser les agri s’agrandirent ou pas, est-ce qu’on devrait pas retourner à des petites fermes à faible impact environnementale etc… À mon avis ce débat est dépassé, on doit proposer une vision différente qui défende des méthodes et pas une idéologie agricole (au sens péjoratif du terme).

Après, ça n’empêche pas de défendre d’autres choses, c’est un choix politique. L’agriculture de conservation me tient à cœur parce qu’elle est à mon sens trans-partisane (c’est mon avis, d’autres peuvent le voir différemment), et que c’est le type d’idée que je veux voir évoluer au PP.

La permaculture s’applique plutôt au maraîchage donc pas vraiment au niveau agricole, avec des dizaines ou des centaines d’hectares, mais les principes de conservation des sols sont les mêmes, c’est donc plutôt complémentaire.
L’agriculture de précision est transversale à tout ça, tout comme ce qui tient des techniques culturale simplifiées. Je suis moins à l’aise pour en faire une motion parce que je n’ai pas été regardé en détail ce que ça propose ni s’il y a une définition exacte.

Les questions que tu poses tiennent plutôt à l’organisation générale d’un programme pour l’agriculture. Et je ne saurais pas te répondre. On pourrait essayer en effet de faire s’articuler différents points, mais, à mon avis, on a pas besoin de statuer sur tout, enfin, là aussi, c’est à débattre.

Je laisse Mjiz répondre sur la question du cadre.

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Rien à rajouter , si ce n’est un point :
Quand on parle d’agriculture de conservation, on parle de quelque chose avec une définition claire et globalement admise au sein de la communauté scientifique alors que agro-écologie, la définition est beaucoup plus mouvante, ça va de trucs très rigoureux à du green-washing (selon qui le dit et dans quel contexte)

En ce qui concerne le manque de cadre, c’est à mon avis une impression dû aux différences des méthodes utilisées pour arrivées aux même résultats.

Je me suis peut-être un peu planté au dessus, mais l’agriculture de conservation s’attache à bien définir certains points (couverture du sol, non travail du sol) mais laisse le champ libre à tout un tas de techniques possibles pour continuer à produire, ce qui crée de la variabilité dans la manière dont elle est appliquée.

On pourrait tout à fait avancer dans ce cadre en le rendant plus restrictif, c’était un peu mon idée de départ avec le glyphosate par exemple.

Exactement, comme le dit @Bibo, l’agriculture de conservation, c’est trois piliers (diminution voire arrêt du travail du sol, rotations et introduction de cultures intermédiaires pour que le sol ne soit jamais nu) : c’est ça le cadre et il est clairement défini (depuis 2011, par la FAO notamment).

Ces piliers laissent le champ libre sur plein de choses, dont notamment l’usage ou pas de produits phytosanitaires : de mon point de vue, ça n’est pas un oubli mais quelque chose de volontaire. Je partage l’idée de vouloir réduire, voire à terme arrêter, les produits phytos, mais à ma connaissance, en France, l’Agriculture de Conservation + Biologique n’est pas encore au point : nous ne savons pas faire.

Ce que j’entend par pas encore au point :
L’agriculture de conservation (respect des trois piliers), lorsqu’elle est maitrisée ne semble pas avoir d’impact négatif sur le rendement par rapport à l’agriculture conventionnelle. J’insiste sur respect des 3 piliers : si on arrête juste de labourer mais qu’on ne repense pas son système, ça ne marche pas MAIS ça n’est pas non plus de l’agriculture de conservation (juste du non labour ou du non travail du sol, c’est différent).

Pour moi, ça semble tellement évident que si on arrête de labourer on repense son système et on introduit rotations et couverts que j’ai parfois pu faire l’amalgamme non travail du sol ~ agriculture de conservation. Je m’en rend compte quand je vois qu’on parle d’agroécologie pour les systèmes d’Amérique du Sud (un système qui tourne à la semence OGM brevetée, au phyto de la firme qui vend la semence, avec de la grosse mécanisation et accaparement des terres, pour moi, ces systèmes ne peuvent pas être qualifiés d’agroécologiques).

En France, il y a quelques personnes qui essaient Agriculture de Conservation + Agriculture Biologique, mais il semble que dans ce cas, le rendement chute fortement.

Il me semble qu’on a fait l’hypothèse implicite de maintenir le rendement a peu ou prou le niveau actuel et que donc, si on définit ça comme un objectif, alors le mix agriculture de conservation ET biologique n’est pas une solution possible aujourd’hui (alors que l’agriculture bio OU de conservation, prises individuellement et sous certaines conditions, n’ont pas cet inconvénient).

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Si ça n’est pas au bon endroit, on pourra déplacer le post.

Petit argumentaire rapide sur l’Agriculture de Conservation

Sur le bullet point le point principal et entre parenthèses, le contre-argument.
Les sources sont en texte masqué.
Entre crochets : quelques précisions sur un mot de vocabulaire ou le bout de phrase précédent.

les Pour

  • favorise une bonne structuration du sol : la réduction du travail du sol favorise la diversification des espèces de bactéries, champignons et animaux présents dans le sol
Sources

EFESE EA page 381 dernier §


  • favorise l’infiltration de l’eau dans le sol
Sources

EFESE EA page 381 dernier §
Synthèse glyposate INRA : page 51, § 3-6-1


  • permet de lutter contre l’érosion via la meilleure structuration du sol et la présence permanente d’un couvert [plante vivante] ou d’un mulch [résidus de plante, couvrant le sol]
Sources

EFESE EA :
page 381 dernier § : via la meilleure structuration du sol
page 350 § 4 : via la présence d’un couvert/mulch
Synthèse glyposate INRA : page 51, § 3-6-1
Etude 4 pour 1000 : p58


  • l’usage de couverts intermédiaires [des plantes qu’on met pour le sol entre deux plantes de vente ou de rente] permet d’augmenter la séquestration de carbone dans les sols, ce qui permet de contribuer à l’atténuation du changement climatique
Sources

Etude 4 pour 1000 : page 39 : le passage au semis direct ne permet pas de stocker plus de carbone dans le sol, ça modifie juste sa répartition (pas de travail du sol = pas de mélange = pas de “dilution du carbone” MAIS l’introduction de couverts intermédiaires permet une augmentation de la séquestration de carbone (en plus d’autres effets positifs tels que l’albédo)
Synthèse glyposate INRA : page 51, § 3-6-1

  • il existe une large gamme de couverts intermédiaires avec pleins d’effets bénéfiques, par exemple : occuper le sol pour limiter la pousse d’adventices [espèces non désirées ~ mauvaises herbes, par exemple : repousses de céréales], de piéger les nitrates [CIPAN/ crucifères, famille de la moutarde, du colza], de fixer de l’azote pour la culture suivante [légumineuses par ex. féverole] etc.

  • Le fait de mettre un couvert intermédiaire permet d’éclaircir la surface du sol [effet albédo] et de diminuer la température de surface par rapport à un sol nu, jouant ainsi sur le rayonnement infra-rouge thermique émis par la surface

Sources

travaux du CESBIO par ex. E. Ceschia et collègues.
Etude 4 pour 1000 :
page 39 Introduction de couverts : “A l’effet positif attendu par le stockage additionnel de C s’ajoute un effet favorable sur le climat via des effets biogéophysiques, tels que la modification de l’albédo.”
page 62 : "Remplacer un sol nu par une CI modifie deux paramètres du bilan radiatif des parcelles (rayonnement net): l’albédo (α, fraction du rayonnement solaire réfléchi par la surface) et le rayonnement infra-rouge thermique émis par la surface (qui dépend de la température de surface). "


  • ça permet de favoriser la biodiversité du sol, par exemple les vers de terre
Sources

Synthèse glyposate INRA : page 51, § 3-6-1
Etude 4 pour 1000 : p58


  • Réduction du temps de travail
Sources

Dico d’Agroécologie : Agriculture de conservation


  • le non-travail du sol du sol permet de faire des économies de carburant par rapport à un travail même minimal du sol.
Sources

Synthèse glyposate INRA : page 52 : alors que 0.9 chevaux/ha suffisent aux pratiques de semis direct [= pas de travail du sol du tout], une fourchette de 2 à 2,5 chevaux/ha semble la norme pour ceux qui pratiquent les Techniques Culturales Simplifiées [= un travail superficiel du sol]. Commentaire : on peut logiquement conclure que plus le travail du sol est important, plus l’énergie nécessaire (et donc la conso de carburant) est importante.
Etude 4 pour 1000 : p58 : diminution de la conso de carburant en non-labour de 50 à 84% (selon les conditions du labour)

les Contre

  • tout le monde peut dire “je fais de l’agriculture de conservation” car il n’y a pas de label (oui, mais la définition de l’agriculture de conservation est claire et partagée) (rien n’empêche à terme une certification, pouvant ouvrir la porte à des subventions spécifiques)
Sources

FAO : définition de l’agriculture de conservation
Dico d’Agroécologie : Agriculture de conservation


  • L’usage des produits phytosanitaires n’est pas interdit (certes, mais l’agriculture de conservation impose de faire des rotations d’au moins 3 cultures, ce qui comparé à une monoculture casse le cycle des bioagresseurs et est une pratique généralement recommandée pour limiter le recours aux phytos)
Résumé

Synthèse glyposate INRA : page 52 : on ne sait pas encore faire de l’agriculture biologique ET de conservation

  • mais il y a quand même une grosse dépendance au glyphosate pour le moment ([ne pas dire : le glyphosate disparait : il ne disparait pas, il se dégrade en produit que l’on ne savait pas doser et donc qu’on ne retrouvait pas, mais qu’on retrouve massivement mainteannt qu’on sait les doser, par ex. l’AMPA]) (si on ne gardait le recours au glyphosate que pour les situations d’impasse technique [les cas où aucune autre solution n’est possible], on aurait déjà fait un grand pas)
Sources

[Synthèse glyphosate de l’INRA](Synthèse glyposate INRA :
page 52 premières lignes : usage à faible doses et pas forcément tous les ans, mais dépendance
page 62 : quasiment aucune alternative au glyphosate en agriculture de conservation

  • Nécessite du matériel spécifique, semoir notamment (oui, mais hormis ça, le reste peut se bricoler. Dans certaines zones, des CUMA [mise en commun de matériel agricole] permettent de tester sans avoir à acheter. L’entraide entre voisins marche bien aussi dans certains endroits[Sud Ouest par ex])

  • quasiment personne le pratique, ça n’est pas généralisable (le bio aussi au début ça représentait très peu de surfaces, avec les subventions appropriées et la présentations du mode de production aux consommateurs, ça a décollé assez vite. Comme le bio, ça va nécessiter un accompagnement, notamment technique.) (nous ne pronons pas 100% de la surface agricole en agriculture de conservation, de façon générale, nous ne prônons pas un modèle unique, qui ne pourrait forcément pas être adapté à toutes les situations)

Sources

Synthèse glyposate INRA : page 51, § 3-6-1 : environ 3% de la surface nationale est implantée en semis direct. Le semis direct seul ne suffit pas à caractériser l’agriculture de conservation, mais cela donne un ordre de grandeur.

  • il faut faire des passages supplémentaires pour semer et détruire le couvert (pas dans toutes les situations : il est par exemple possible que le couvert soit consititué de repousses de céréales ou de colza [les graines qui sont tombées au sol lors de la récolte précédente repoussent et couvrent le sol]) (en général, quand on laboure, on fait aussi plusieurs passages [reprises de labour], avec par exemple des herses, des houes, donc même si on fait un passage de plus pour le semis ou la destruction, ça consomme quand meme moins au global que le travail du sol) (certaines plantes semées en couverts comme par exemple la phacélie sont gélives et ne nécessitent donc aucune action pour être détruites [à moduler : faut que ça soit un coin de la France où il gèle assez fort, sinon ça gèle pas])

  • l’agriculture de conservation entraine une chute des rendements (faux, lorsque les TROIS piliers sont mis en oeuvre, on n’observe pas de baisse significative du rendement. On peut observer une baisse de rendement dans les cas où seul le semis direct est appliqué)

Sources

Etude EFESE EA, page 710 dernier §

Les “ça dépend ça dépasse”

  • L’abandon du labour peut dans certaines situations mener à davantage d’émissions de N2O, gaz ayant un fort pouvoir de réchauffement global. Le bilan global sur les émissions de Gaz à Effet de Serre (GES) ne fait pas consensus.
Sources

Synthèse glyposate INRA : page 51, § 3-6-1 : augmentation des émissions de GES (mais pas plus de détails).
Etude 4 pour 1000 :
p58 : augmentation des émissions de N2Osurtout dans le sols humides. Peu d’effets dans les sols secs.
p60 : bilan global en GES positif (données détaillées) mais à confirmer, car les modèles ne prennent pas en compte toutes les modifications induites par l’arrêt du travail du sol.

En bonus

Ceux qui coinceraient qu’on appelle ça “pratique agroécologique” parce que ça n’interdit pas l’usage des pesticides : ça a d’autres effets bénéfiques sur les écosystèmes, ça serait dommage de condamner d’avance un mode de production qui a des effets bénéfiques sur plusieurs plans, simplement parce qu’on veut exclure les phytos. Ça représenterait déjà une avancée par rapport au mode de production majoritaire [appelé conventionnel]. Les services écosystémiques sont multiples.

Sources

EFESE


Sources à intégrer

MEA : Millenium Ecosystem Assessment
dernier rapport du GIEC, ils parlent d’albédo
peut-être un truc sur écophyto ?
Citations vers travaux de l’ISARA pour impasse technique si on veut faire AB + AC

Propositions pour les politiques publiques

Etude 4 pour 1000 : p103 : propositions pour les politiques publiques

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En lien avec tout ce qui a été dit ici, cette émission : (on déplace ou supprime au besoin si HS)

Vraiment très intéressante, avec Marc du fumier, dans laquelle on retrouve l’ensemble des arguments évoqués pour l’agriculture de conservation, les pistes à suivre. Bref je trouve qu’il met en avant une approche très intéressante de « l’agriculture du futur », très « pirate ».

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